9 Décembre 2014
A voir ce quartier si paisible, difficile d’imaginer qu’il fut, à la fin du 19e et au début du 20ème, une station fréquentée par d’illustres villégiateurs étrangers.
C’est en 1886 que Charles Mercier, qui deviendra par la suite Maire de Pornichet, crée le lotissement de Sainte-Marguerite en référence au prénom de sa fille. Pour maintenir la quiétude du quartier, il rédige un cahier des charges très strict interdisant notamment commerces, établissement ou casino. Toutefois, il s’associe avec ses amis, le britannique Charles Spiers et le belge Ernest Ortmans, également propriétaires et ouvre en 1895, au bord de la mer, l’Hôtel de la Plage de Sainte-Marguerite.
La façade arrière de l'Hôtel
La notoriété des trois hommes et le confort de l’établissement vont assurer à Sainte-Marguerite une renommée internationale. La clientèle étrangère afflue dans ce petit quartier comme en témoigne cet extrait de « Montlucon à la mer – 20 jours à Sainte-Marguerite » rédigé en 1900 par le Commandant Fargin-Fayolle : « L'Hôtel de Sainte-Marguerite est au centre de la plage, à cent mètres de la mer, que l'on a constamment sous les yeux, de la terrasse, de la salle à manger, du salon et des chambres ; deux pavillons, un corps de bâtiment, en tout vingt-cinq mètres de façade, trois étages, cinquante lits, une terrasse vitrée fort agréable en tout temps. Les touristes trouvent dans cet hôtel tout le confort et le bien-être qu'ils peuvent désirer à des prix convenables : 12, 10 et 8 fr., tout compris, suivant les étages. Quand on arrive nombreux, en famille, on s'arrange très bien avec M. et Mme Flaegel, les gérants de l'hôtel qui sont très aimables et très complaisants. La clientèle se compose en majorité d'anglais et d'américains ; la vie n'est pas désagréable avec eux : ils ne s'occupent pas de vous, et naturellement on leur offre la réciproque ; on vit les uns près des autres sans chercher à se connaître, comme à Paris ».
Publicité de l'Hôtel de 1910
D’illustres hôtes fréquentent aussi l’Hôtel de la Plage tels le Comte de Zeppelin, la Reine de Madagascar Ranavalona III alors en exil, le compositeur André Messager, les auteurs dramatiques Roberts de Flers et Gaston Arman De Cavaillet, l’égyptologue Albert Gayet, le miniaturiste Antony-Charles Dinaumare ou encore l’actrice Sarah Bernhardt qui séjourne alors à quelques pas de là dans la villa de son ami Albert Carré, directeur de l’Opéra-Comique.
Si l’hôtel est ouvert toute l’année, c’est à la belle saison, de Pâques à septembre, que ce petit monde se retrouve pour prendre des bains de mer ou pratiquer la pêche à pieds dans les rochers environnants.
Une fête devant l'Hôtel en 1908
Pour les divertir, un casino, informel, est ouvert dans la villa située juste à côté de l’établissement.
La villa Ker Maddy qui abrite pendant un temps un casino pour les clients de l'hôtel
Un terrain de tennis et un golf de 9 trous, le premier de la Presqu’île, sont aménagés aux abords de l’hôtel. C’est également à Sainte-Marguerite que sera créé le premier yachting club.
Au loin sur la gauche, on aperçoit le club-house du golf
Le tennis
Aujourd’hui, l’Hôtel de la Plage de Sainte-Marguerite a disparu mais le charme de ce quartier demeure avec ses villas nichées dans leur écrin de verdure.
L'hôtel dans les années 1920
Vue aérienne de l'hôtel dans les années 1940
Deux cartes postales des années 1960
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