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Histoire et histoires de Pornichet

Histoire et histoires de Pornichet

Patrimoine, personnalités, villas...

Noël à Pornichet en 1925

pere-noelUn joyeux Noël aux pornichétins !

 

A cette occasion, un poème paru dans le Journal "L'Echo de Pornichet" le 31 décembre 1925,

écrit par le poète Maurice Pompidou pour les enfants de Pornichet, à l'occasion de la Fête de l'Arbre de Noël.

Cette fête a eu lieu à l'Hôtel de l'Océan et a réuni 400 enfants de Pornichet. A cette occasion, les commerçants et habitants de Pornichet ont fait des dons en nature et en espèces. La Maison Decré Frères à Nantes a donné des jouets pour les enfants, le Comte de Moulins de Rochefort a offert les sapins et la Lyre de Pornichet est venue animer la fête.

 

Merci ! Merci !

 

A vous qui nous comblez chères grandes personnes,

la jeunesse ravie apporte ma voix

La joyeuse chanson que notre coeur entonne...

Si je me trouble un peu, surtout, pardonnez-moi :

Je ne suis qu'une enfant, et tenez il me semble

Que malgré mon effort, en cet instant je tremble,

Tant je me sens émue de vous portez ici

Nos radieux mercis...

 

Merci d'avoir pensé que la ruche écolière

A besoin de gaieté, de fêtes et de jeux.

Plus de feuilles, d'oiseaux, d'azur et de lumière,

Mais à toute saison l'enfant peut être heureux.

Grâce à vous, donateurs généreux et sensibls,

Le rire épanouit, vivant, irresistible,

Sur les lèvres en fleur que la joie envahit.

Le plus pur des mercis!

 

En vain, le rude hiver, par ses intempéries,

S'enténèbre de froid, et de pluie et de vent;

Nous les enfants, vivons au pays des féeries,

Quand vous, nos bienfaiteurs, créez l'enchantement.

Aussi puisqu'en ce jour, à Pornichet la belle,

Dans la tradition de la fête immortelle,

Rayonne à nos regards le Noël que voici,

Recevez nos mercis !

 

Bonbons, perles, cartons, étoffes chamarrées,

Grelots, rubans soyeux, papier d'or et d'argent,

Pantins, cibles, tambours, ballonnets et poupées,

Etalez-vous, jouets ! resplendissez clinquants !

On ne possède pas la sagesse suprême

Au temps de Barbe-Bleue et des choux à la crème,

Et c'était votre avis en nous gâtant ainsi :

Vous êtes bons, merci !

 

Mais il ne faudrait pas juger à la légère

L'enfant qui joue et qui s'amuse à Cendrillon.

Votre âge a ses désirs, le nôtre à ses chimères,

Et vous ne savez pas toujours quand nous pleurons,

Quel drame en nous se passe, et jusqu'ou va la joie

D'un bambin éblouit par Noël qui flamboie...

Ni l'âme des bébés, ni l'émoi qui s'est mis

Dans cet humble merci !

 

Ah ! oui, tous les enfants dorent leurs jolis rêves

Et voient à leur façon le plus simple hochet,

Mais le destin qui fit naître sur la grève,

Les fils de ton terroir, ville de Pornichet,

Ont souvent laissé sur la plage coquette,

Monter leurs songes fous vers l'aile des mouettes,

Qu'ils font plus merveilleux leur plaisir ébahi,

Et plus grand leur merci !

 

Et quand ce soir, blottis et la paupière close,

Ils iront visiter les paradis lointains,

Pour vous, ils supplieront tous ceux dont ils disposent :

Alors l'exquis parfum des naïves tendresses

Passera sur vos fronts en suaves caresses,

Et vous serez heureux malgré vos lourds soucis...

Parce que les enfants vous auront dit : Merci !

 

 

Maurice Pompidou

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