18 Septembre 2020
Situé à quelques kilomètres du centre-ville, Saint-Sébastien, surplombé de sa fière église, est un quartier très ancien de Pornichet.
Au loin, le quartier de Saint-Sébastien avec le clocher de l'église reconnaissable. Mais quel est ce moulin ? (Le Moulin de Prieux ?)
Un quartier en autarcie
Ce quartier doit son nom à la première chapelle qui y fut édifiée. Saint-Sébastien, associé à Saint-Roch, évoque les deux saints que l’on implorait en temps de peste. Cette première chapelle aurait été construite en 1491 et le seul vestige qui subsiste est le portail en ogive conservée sur la place de l’actuelle église.
Les plus anciens documents que possède la paroisse de Saint-Sébastien évoquant ce lieu datent de 1672 et parle de la chapelle de Saint-Sébastien située « sur le grand chemin qui conduit de Saint-Nazaire au Pouliguen »(1). En 1795, on y construit la première école primaire. Les élèves sont alors vraisemblablement originaires des nombreuses fermes disséminés dans la campagne environnante. Ces ruraux travaillent la terre et vivent en autarcie. D’ailleurs, l’écrivain Edouard Richer écrit en 1823(2) : « Les habitants de Saint-Sébastien témoignent d'un étonnement stupide à la vue d'un étranger ». Quelques années plus tard, en 1847, Saint-Sébastien ne retient pas plus l’attention de Maxime Du Camp et Gustave Flaubert qui le décrivent alors comme un « pauvre hameau ». Il faut dire que Saint-Sébastien est alors un quartier oublié de Saint-Nazaire. En 1850, un chemin vicinal reliant Saint-Nazaire à Pornichet en passant par Saint-Sébastien est tracé. Les douze chaumières constituant cet hameau sont enfin désenclavées. Avec le début de la vogue des bains de mer, les villégiateurs arrivent à la gare de Saint-Nazaire et traversent alors Saint-Sébastien pour se rendre sur leur lieu de villégiature et s’arrêtent parfois dans le seul commerce existant : une épicerie-buvette. Les années suivantes, le quartier évolue peu excepté la construction d’une nouvelle école pour garçon et fille (actuel centre Jacques Prévert) entre 1870 et 1876. C’est d’ailleurs dans cette école que s’installe, en 1900, la Municipalité, nouvellement élue car bien que devenue indépendante, Pornichet ne dispose pas alors de locaux. L’instituteur Joseph Villain cumule alors les emplois et est nommé secrétaire de mairie. A cette époque, à Saint-Sébastien les commerces présents sont une épicerie, un débit de tabac et un maréchal-ferrant, fort utile à une époque où les trajets se font majortitairement à cheval ! Le début du siècle voit également l’apogée du cyclotourisme, Saint-Sébastien devient un lieu d’excursion. Les villégiateurs en vacances au bord de la mer, s’offrent un dépaysement en visitant ce petit hameau si pittoresque et son église et s’arrêtent à la buvette de Mme Leblais.
En arrivant à Saint-Sébastien depuis Saint-Nazaire. Bien pratique, la buvette près du maréchal-ferrant !
D’une chapelle à une église
Il est d’ailleurs étonnant de trouver une si grande église dans ce qui fut un petit hameau. Celle-ci a été construite afin de remplacer l’ancien chapelle qui était dans un tel état de délabrement qu’il n’était plus concevable pour le curé d’alors, le Père Gouray, d’y accueillir les fidèles. Après 6 ans de travaux, elle est ouverte au culte le 24 juin 1868. Mais elle n’est pas complètement achevée, seuls le chœur et le transept sont construits. Il lui manque un clocher ! Celui-ci sera ajouté en 1897 tout comme la façade de l’église « jusque là fermée par une cloison provisoire menaçant ruine »(1). Le 25 avril de la même année, les deux cloches sont bénies. Si cette église présente des dimensions si impressionnantes pour le quartier c’est qu’elle était le principal lieu de culte entre Escoublac et Saint-Nazaire. L’église ND des Dunes du centre n’était pas encore érigée. On venait donc à Saint-Sébastien pour tous les sacrements religieux.
L'église devient un lieu d'excursion pour les villégiateurs en séjour à Pornichet. Le bourg est tellement pittoresque !
Heureusement pour se désaltérer, après avoir gravi péniblement la Côte de Saint-Sébastien, on peut faire une petite halte à la buvette bien justement nommée...
Aujourd’hui, plus de rupture entre Saint-Sébastien et le centre de Pornichet : la multiplication des voies d’accès et l’essor de l’automobile ont favorisé le développement de ce quartier.
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