5 Mars 2010
S'il est un homme qui a beaucoup contribué au développement et à l'indépendance de Pornichet, c'est bien Charles Mercier.
Né en 1856, Charles Mercier est un avocat parisien, qui grâce à la fortune familiale, n'exerce pas.
En 1880, Charles Mercier achète au Comte de Réaulx une vingtaine d'hectares de dunes entre la pointe de Chemoulin et Bonne-Source. La petite histoire locale prétend que sa fille Marguerite étant de santé fragile, le corps médical lui préconise l’air marin pour récupérer ses capacités physiques. La réalité est tout autre, puisque Charles Mercier, fils d’une famille de chirurgiens réputés, préfère s’exiler à Pornichet pour fuir les foudres familiales déclenchées par son mariage avec Juliette Hinrie, une simple couturière. En 1886, il y crée un lotissement appelé Sainte-Marguerite, en référence au prénom de sa fille. Pour maintenir la quiétude de ce quartier, il rédige un cahier des charges très strict interdisant notamment les magasins ou casino, jugés trop "citadins".
Dès son installation sur le rivage pornichétin, Charles Mercier s’investit dans la vie politique locale. Il est adjoint spécial à la mairie de Saint-Nazaire, dont l'essentiel de Pornichet dépend alors, jusqu’au 13 mai 1900, date à laquelle il devient maire de Pornichet. Durant son mandat, il engage de nombreuses actions pour développer cette station autrefois tant délaissée par les autorités locales. Il assainit les marais salants devenus insalubres, fait construire des bâtiments publics (l’Hôtel de Ville, les Postes et Télégraphes, une nouvelle école…), engage de grands travaux de mise en état des avenues et chemins et installe le service du gaz.
Pour des raisons de santé, il démissionne de sa fonction de maire en 1908, mais reste au Conseil Municipal jusqu’en 1918.
Ses mérites quant à ses actions pour le développement de Pornichet seront rappelés par le Conseil Municipal à son décès en 1932 :
"Celui qui fut le premier Maire de Pornichet, érigée en Commune en 1900, ne peut quitter définitivement ce pays pour aller goûter le repos éternel entre les murs du Cimetière du Père Lachaise sans que la voix de son successeur se soit élevée pour dire tout le bien qu’il en pense et tout le bien qu’il a fait à notre petite patrie.
Parisien de naissance, il fut séduit un jour par l’agrément de ce site charmant qui est devenu la station balnéaire de Sainte-Marguerite, station dont il a été le créateur et l’animateur infatigable et où il s’est éteint vendredi soir, face à la mer en contemplant une dernière fois de son balcon le superbe panorama qu’il aimait tant avoir sous les yeux et dont on jouissait si bien des fenêtres de son habitation.
Adjoint spécial de la commune de St Nazaire, dont Sainte-Marguerite et Saint-Sébastien dépendaient alors, il a assisté à la création de la commune de Pornichet née d’un prélèvement sur celles de Saint-Nazaire et d’Escoublac, et il en fut nommé maire le 13 mai 1900. Il en a exercé les fonctions jusqu’en mai 1908, époque à partir de laquelle, il n’a plus voulu être que conseiller municipal, et c’est en février 1918 qu’il s’est retiré complètement de la vie publique.
Ce qu’il fut comme maire, nul ne peut le dire mieux que moi parce qu’à côté des premières grandes opérations qu’il a dirigées (assainissement des anciens marais, création de notre belle place de la Mairie, construction de la poste et du groupe scolaire, mise en état d’avenues et de chemins, installation du service du gaz, etc… ) il y a le travail de fourmi laborieuse qu’il a accompli dans son bureau à la Mairie. C’est là qu’un maire donne sa mesure en réfléchissant au passé, en examinant le présent et ses critiques et en préparant l’avenir.
Le public ne voit des fonctions de maire que celles remplies au dehors en se montrant dans les réunions et manifestations extérieures, et il ne sait pas que c’est dans le silence du cabinet, dans une collaboration directe avec les adjoints et le personnel municipal, et pour mieux dire, dans le cerveau, que s’opère le travail municipal du premier magistrat d’une ville.
Monsieur MERCIER qui fut toujours un modeste, travaillait à la mairie avec la régularité et la méthode d’une abeille dans la ruche ; et je ne puis ouvrir les dossiers qu’il a établis et suivis sans avoir une pensée d’admiration pour le zèle, la précision et le soin avec lesquels il s’en est occupé.
Monsieur MERCIER, je vous redis toute ma sympathie, je vous exprime les remerciements des habitants d’hier et d’aujourd’hui pour qui, vous avez travaillé et pour me résumer, j’ajoute que vous avez bien mérité de Pornichet."
(source archives municipales)
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