3 Mars 2010
Depuis 60 ans, Ker Bon Accueil est l’Hôtel de Ville de Pornichet. Mais avant d’abriter la municipalité, cette superbe demeure était comme beaucoup d’autre une "simple" maison d’habitation.
Quand un entrepreneur s’éprend de Pornichet
En 1874, M. Vigner, un entrepreneur nazairien de travaux publics, œuvre à l’élaboration de la voie de chemin de fer entre Saint-Nazaire et Le Croisic (elle sera inaugurée en 1879). A cette époque, Pornichet n’est encore qu’une vaste dune où sont disséminés quelques villas et hôtels. M. Vigner est conquis par le site. Après avoir travaillé sur les chantiers des ports du Havre et de Casablanca, au Maroc, sa fortune est faite. Il décide de faire construire à Pornichet sa résidence principale.
En 1910, il se porte acquéreur d’un vaste terrain s’étendant de la mer à l’avenue de la Gare (aujourd’hui l’avenue De Gaulle). Il fait édifier sa villa par l’architecte Vassel et la baptise Ker Bon Accueil. En 1920, M. Vigner décède et lors du partage de l’héritage entre ses huit enfants, la villa échoit à sa fille, Caroline, épouse d’Achille Bertoye, le maire de Pornichet à l’époque.
Un hôtel de ville digne d’une grande station balnéaire
N’ayant pas d’enfant, Caroline et Achille Bertoye décident de réaménager la villa afin d’accueillir leurs amis de passage. Une salle de réception, un fumoir et une salle de billard pour les messieurs sont créés et un jardin d’hiver pour les dames est ajouté transformant ainsi la demeure en véritable villa d’apparat. Le terrain très vaste est divisé pour être loti (si côté mer, les terrains accueillent des habitations, l’arrière de Ker Bon Accueil conserve un boisement dense, au sein duquel, en 1953, l’actuel mini-golf vient se lover).
Outre sa vie mondaine, Achille Bertoye s’investit beaucoup dans le développement de la ville (voir encadré). Seulement à la fin de son mandat, il considère que « l’Hôtel de Ville de Pornichet (bâti en 1913 sur la place du marché) est indigne d’une grande station balnéaire. » En accord avec sa femme, il décide de léguer Ker Bon Accueil à la ville sous forme de rente viagère calculée sur la base d’un manœuvre de l’époque.
En 1950, il déménage avenue des Evens et la municipalité s’installe après avoir effectué quelques travaux : réfection du toit bombardé par un avion lors de la seconde guerre, édification d’un mur d’enceinte de 1,25 m de haut, création d’une entrée couverte d’un toit de chaume pour les voitures donnant sur l’avenue de Gaulle, aménagements des salles pour les divers services municipaux…
Au fur et à mesure des années, la villa a subi de nombreux travaux de rénovation et d’aménagement sans dénaturer sa remarquable architecture.
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