21 Octobre 2013
Certains adorent son architecture, d'autres la trouvent trop kitsch. Pourtant une chose est sûre : Ker Souveraine attire le regard et intrigue.
Ker Souveraine est la seule villa de Pornichet inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 19 septembre 2002. Son architecture, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur est protégée ainsi que son parc.
Tout débute en 1925. Henri Godivier, architecte au Pouliguen est appelé à Pornichet pour construire une villa de style méditerranéen. Sa cliente est Suzanne De La Noue. On sait très peu de choses sur elle. Elle habite Paris, avenue de Mac Mahon et signe parfois ses courriers du titre de "Comtesse". Elle aurait été la maîtresse de Lucien Rosengart et c'est lui qui lui aurait fait découvrir la région de La Baule et aurait financé la construction de sa villa.
Henri Godivier l'architecte, fait appel à un confrère local pour le seconder : Georges Vachon. Appelé sur d'autres commandes, H. Godivier s'en va et laisse à Georges Vachon le soin d'achever les travaux. Mais Mme De La Noue a un fort tempérament et elle se fache avec ce dernier. C'est donc un autre architecte local qui finit les travaux et notamment la décoration intérieure : Adrien Grave.
A sa construction, Ker Souveraine était directement située sur la plage. Les travaux du boulevard de mer ont débuté en 1929.
D'éxtérieur entièrement blanche, excepté les frises parées de sirènes, Ker Souveraine est concue en véritable villa d'apparat avec un style intérieur très eclectique : vaste hall avec colonnades en faux marbre, salle de bain art déco et chambres chinoise, Louis XVI et bretonne ; le tout sur deux étages. Le sous-sol est quant à lui réservé aux domestiques.
Détail de la chambre chinoise
La tapisserie originelle de la chambre chinoise
La frise de la salle de bain Art Déco
Mme De La Noue donne le nom de "Ker Souveraine" à la villa. Peut-être est-ce ainsi qu'elle se voyait...
On raconte que le mascaron à tête de femme, au centre de sa façade, aurait les traits de Suzanne De La Noue
On dit la même choses des médaillons qui surplombent les portes du salon Louis XVI
En 1938, elle vend la villa à M. Colombel qui porte le curieux prénom de Sénateur et est administrateur de sociétés.
Après la seconde guerre mondiale, elle est revendue à un industriel suisse qui décide de peindre alors tous les motifs de la façace en rose : pots en acrotères, roses sculptées...
Avec son inscription à l'inventaire des Monuments Historiques, la villa retrouve sa blancheur immaculée et est divisée en plusieurs appartements.
Les sirènes sont l'oeuvre du staffeur M. Karkovic. Quant aux sculptures, elles ont été réalisées par le nantais M. Ripoche.
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