26 Juillet 2011
Le 12 juillet dernier, le Casino a eu 100 ans ! L'occasion de revenir sur son histoire.
En 1908, le Grand Hôtel de l'Océan et du Casino, dont le bâtiment est aujourd'hui une co-propriété (située au 130 boulevard des Océanides) ferme ses portes. Pornichet se trouve alors dépourvu de Casino.
En décembre 1910, Charles Varé, originaire de l'Aisne et propriétaire de nombreux terrains sur la commune, demande à la Municipalité l'autorisation de construire sur un terrain lui appartenant situé sur la plage, un établissement de jeux.
Les travaux débutent dès le début de l'année 1911 et M. Varé demande alors le titre de "Casino Municipal". Il recrute Maxime Ledru qui possède déjà dans le centre de Pornichet un café appelé Le Café Maxime, pour le diriger.
Le 12 juillet 1911, le casino est inauguré. A cette occasion, est jouée l'opérette de Franz Lehar "La Veuve Joyeuse", traduite en français par Robert De Flers et Gaston De Cavaillet, deux auteurs habitués de Pornichet, puisqu'ils fréquentent assidûment la plage de Sainte-Marguerite.
A cette époque, il prend le nom de Kursaal, nom alors donné usuellement aux établissement de jeux. En effet, ce type d'établissements a fait son apparition dans les stations thermales. C'était l'endroit où les curistes, après leurs soins, se retrouvaient pour deviser, faire leur correspondance, jouer aux cartes ou y lire les journaux. Ces salons dénommés "Kursaal" du terme germanique désignant littéralement "la salle des curistes", vont servir d'exemple aux bâtiments de jeux qui se créent. Dans toute l'Europe, des Kursaal ouvrent leurs portes.
Au début du 20ème siècle, le Kursaal est un lieu de plaisirs incontournable. Dès le matin, on y fréquente les salons de lecture pour feuilleter les journaux du jour et échanger les dernières nouvelles. Le midi, avant le plaisir des bains de mer, on vient déjeuner au restaurant; où l'on y croise une clientèle familiale. Puis l'après-midi et le soir, c'est une succession de répresentations théatrales, de séances de cinéma, de concerts, et même des bals pour enfants !
C'est l'occasion pour chacun de se montrer et de commenter l'élégance de ses congénères.
Bien sûr, on vient également y jouer. Dès 3 heures de l'après-midi, on joue au baccara, au billard et aux petits chevaux, seuls jeux autorisés par alors par la Ministère de l'Intérieur. Si les hommes peuvent s'essayer à tous ces jeux de hasard, les petits chevaux restent le seul divertissement ouvert aux femmes...
Durant la Première Guerre, la Casino sert alors de théâtre aux Armées. Puis à la fin de la guerre, il perd son nom de Kursaal (on ne veut alors plus entendre parler de terme germanique) et prend, comme tous les établissements de jeux français, le nom de Casino, terme italien signifiant "petite maison".
En 1920, la roulette fait son apparition.
Le Casino connait un vif succès et est essentiellement fréquentés par les gens riches et influents tels Aristide Briand ou la Marquis de Montaigu. Les ouvriers n'y viennent pour la plupart, qu'au moment des éléctions lorsque les candidats offrent une tournée générale...
En 1926, Maxime Ledru fait appel à l'architecte local Georges Vachon qui vient d'achever l'étonnante villa Ker Souveraine. Ce dernier rénove l'établissement et réalise une extension permettant d'accueillir une salle de cinéma et un dancing. Cet agrandissement est réalisé devant le Casino sur la plage, le boulevard de mer n'étant pas encore créé (il le sera en 1930).
Longtemps ouvert de Pâques à l'automne, le Casino s'ouvre à l'année et propose en 1991, des machines à sous.
Le 8 août prochain, le Casino fêtera ses 100 ans en proposant un grand concert de blues sur la plage suivi d'un feu d'artifices.
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